Les dessous cachés du Paris souterrain : Les secrets des catacombes et des tunnels

par | Août 31, 2024 | Paris

De la construction à l’oubli : histoire des souterrains parisiens

Que serait Paris sans ses souterrains fascinants ? Dès le Moyen Âge, la capitale a commencé à creuser son sol pour y trouver de la pierre calcaire, utilisée dans la construction des monuments emblématiques comme Notre-Dame. Ces carrières se sont multipliées au fil des siècles, créant un véritable labyrinthe sous la ville. Cependant, au XVIIIe siècle, il devient évident que ces carrières posent des problèmes de stabilité. Des effondrements se produisent, menaçant la sécurité des Parisiens.

En 1774, le roi Louis XVI ordonne la création de l’Inspection Générale des Carrières. Leur tâche ? Cartographier et sécuriser cet immense réseau souterrain, connu aujourd’hui pour abriter les célèbres catacombes. Ce gigantesque ossuaire a vu le jour lorsque les autorités ont décidé de transférer les restes des cimetières surchargés de la ville. C’est ainsi que naît cette nécropole unique, contenant les ossements de près de six millions de personnes.

Les mystères et légendes des catacombes : ce que les guides ne disent pas

Les catacombes de Paris sont loin d’être de simples ossuaires. Elles regorgent de mystères et de légendes. L’une des histoires les plus populaires raconte la présence d’une société secrète, la “Leçon d’Obscurs”, qui se réunirait dans les secrets recoins des catacombes pour des rites occultes. Ces allégations, bien que jamais prouvées, nourrissent l’imagination des amateurs de frissons.

Autre fait intriguant, en 2004, la police découvre un cinéma clandestin aménagé dans une galerie souterraine du côté de la place Denfert-Rochereau. Avec écran, sièges et même un bar, ce lieu éphémère prouve que le Paris souterrain n’a pas fini de révéler ses secrets.

Quelques faits surprenants sur les catacombes :

  • Il est officiellement interdit d’explorer les catacombes non ouvertes au public, mais cela n’empêche pas les “cataphiles” d’y pénétrer clandestinement.
  • Les tunnels font 300 km de long, bien plus long que le réseau métropolitain parisien.
  • Les parisiens ont utilisé les catacombes pour se réfugier durant la Seconde Guerre mondiale.

Exploration urbaine : quand la jeunesse parisienne redécouvre ses souterrains

L’exploration des souterrains, ou “urbex” (urban exploration), est devenue une véritable mode. Les jeunes Parisiens, assoiffés de sensations et d’inédit, descendent dans ces tunnels interdits pour y chercher une forme d’aventure inaccessible dans la ville au-dessus. Ces explorateurs modernes s’organisent sur des forums en ligne, partagent leurs découvertes et cartographient les portions non officielles de ce dédale mystérieux.

Nous conseillons cependant la plus grande prudence : les risques sont réels. Effondrements, inondations soudaines ou encore la possibilité de se perdre. Équipés de torches, de bottes et parfois de matériel d’escalade, ces aventuriers modernes bravent l’interdit pour découvrir des fresques, des sculptures clandestines, ou simplement le frisson d’un espace interdit.

Ainsi, ce réseau souterrain, initialement utilitaire, s’est transformé en un terrain d’exploration mythique, un monde parallèle aux mille et un secrets.

L’accès officiel aux catacombes se fait par la place Denfert-Rochereau, et les visites sont possibles toute l’année, offrant un aperçu intrigant, mais restreint de cet étonnant monde souterrain.